Nous quittons l’Argentine par les magnifiques « Quebrada », en quelques heures de bus. Je pense que c’est le plus beau passage de frontière que nous ayons fait depuis maintenant 1an et demi de voyage!

Villazon, passage de la frontière
Le bus nous dépose côté Argentin à La Quiaca d’où nous devons passer côté Bolivien (Villazon) … à pied.

Après quelques contrôles rapides, nous voici donc dans un nouveau pays: la Bolivie. Déjà les Cholitas et leur merveilleux habits colorés apparaissent dans les rues.

Tupiza, le calme avant le salar
Nous prenons directement un bus pour aller à Tupiza, qui sera notre point de départ pour notre excursion vers le fameux salar d’Uyuni.
Pourquoi Tupiza? Il semblerait que les départs pour le salar d’Uyuni depuis la ville d’Uyuni soient des caravanes de beaucoup (trop) (40?) de 4×4, partants tous en même temps. Partir de Tupiza coûte plus cher, mais nous n’avons pas la sensation d’être sur une autoroute à touristes.
Nous arrivons en fin d’après-midi, juste le temps de faire le tour des agences, de manger un petit quelques chose, une pizza … pour changer!! Il semblerait en effet que les Argentins et les Boliviens aient un amour très prononcé pour ce plat. Malgré la différence de pâte : épaisse pour l’Argentine, fine pour la Bolivie!
Le lendemain nous réservons notre excursion vers le salar d’Uyuni, puis, la ville ne nous plaisant pas des masses et ayant déjà vu les Quebradas (canyons, montagnes de couleurs, cactus…) côté Argentin, nous décidons de nous reposer en attente de la grande aventure qui nous attend ces prochains jours.
4x4x4 vers le salar d’Uyuni…
(4 jours de 4×4 vers le salar d’Uyuni)
Jour 1
8h00, les 3 4×4 de l’agences nous attendent, nous sommes deux 4×4 de 5 et un de 4. Notre team est constituée de 3 autres Français: Jean-Charles (72 ans), Kévin et Selma (couple de trentenaires), sans oublier Ismael, notre pilote Bolivien. Contrairement aux autres 4×4 nous n’avons pas de cuisinière, nous la partagerons avec une des autres voitures, ce qui nous permettra de bénéficier de plus d’espace dans la voiture, et ce n’est pas du luxe.
Les sacs sont chargés sur le toit, nous sommes partis! ….. Hop hop hop! Minute papillon: nous devons attendre Jean-Charles qui s’est fait avaler sa carte bleue à l’unique banque de la ville la veille!
8h30, c’est le départ, le vrai ce coup-ci! Ismael met les gaz et rapidement nous nous retrouvons dans de nouvelles « Quebradas » (montagnes et canyons de toutes les couleurs), MAGNIFIQUE! Un paysage Martien dont nous ne nous lassons pas!

Nous passons le cap des 4 000m et pourtant nous avons toujours de grandes étendues plates autour de nous, terrain de jeux des nombreux lamas! Difficile pour Ismael de réaliser quand on lui explique qu’en France, à 4000m, nous sommes (quasiment) au sommet d’une montagne (dépend de la quelle) et qu’autour de nous il n’y aurait que neige et … skieurs!

La pause déjeuner se passe dans un village. Personne ne traine dehors ici, il faut dire que le temps se dégrade et qu’un vent glacial souffle très fort!

Petit passage par les ruines d’un ancien village, comme vous pouvez voir sur les photos, il ne fait pas bien chaud ici! On comprend pourquoi les habitants ont abandonné les lieux, sans compter sur le fait qu’il soit maudit! Ne trainons pas où je vais perdre mes doigts!

Quelques minutes, Boliviennes, plus tard, soit probablement 1h00, nous atteignons les 4855m, en 4×4. On lui met la misère au Mont Blanc!

La nuit arrive (rapidement), il nous reste encore un peu de route pour atteindre le village dans lequel nous allons dormir.

Nous arrivons à la tombée de la nuit. Nous déchargeons les sacs et prenons nos aises dans nos chambres. Ce qui signifie ici: 2 pantalons, 1 sous-pull, 1 polaire, 1 sweet, 1 manteau, bonnet, gants et boissons chaudes. Vous l’aurez compris, ça caille méchamment!! Mais l’ambiance est au rendez-vous pendant le dîner, ce qui aide à oublier le froid, il faut dire que nous sommes avec 3 autres 4×4 dans l’auberge.
Le vrai challenge arrive: réussir à dormir par ce froid sidéral, avec un léger mal de tête (mal de l’altitude), et le peu d’air. Ca respire fort dans la chaumière … sans compter sur le ronfleur de la chambre!
Jour 2
7h00, le réveil sonne. Bilan de la nuit: à part notre ronfleur, personne n’a vraiment bien dormi. C’est pas grave, il est temps de petit-déjeuner pour prendre des forces pour la journée.
8h00, tout est chargé « sur » la voiture, après un petit tour à la « fraiche » (c’est le moins qu’on puisse dire) dans le village, nous voilà repartis.

On commence direct par la traversée d’une rivière gelée, et ouais on est comme ça nous, direct après le ptit dej. Bon on fait moins les malins quand on voit le 4×4 devant nous et les passagers obligés de descendre pour pousser! « Vas y Ismael t’es un champion tu peux le faire! »

Le paysage désertique d’hier a revêtu son blanc manteau, magnifique, mais il ne fait toujours pas bien chaud! Le premier stop est une lagune, un peu blanche et marron, à cause de la neige et du fort vent de ces derniers jours.

Le deuxième stop est le (petit) salar de Chalviri, exploité par les Boliviens, qui chargent toutes les matières premières dans des trains direction le Chili, qui eux les traitent. Le problème de la Bolivie depuis toujours est que, n’ayant pas les moyens de traiter leurs matières premières, elle les vend, principalement au Chili, qui lui en tire les bénéfices maximum. Mais bon, il parait que ça va changer!

Le prochain stop fait plaisir: un petit arrêt aux « Aguas termales », vous l’aurez (probablement) compris: JACUZZI naturel pour tout l’monde! Suivi d’un bon déjeuner.

Le quatrième stop est le désert de Dali. Ismael coupe le moteur alors que nous ne voyons le désert qu’au loin! Ca va pas du tout ça! Comme il le dit lui même « A los Frances les gustan mucho caminar » et oui on aime marcher! Alors il remet le contact et nous approche, en clandestin, l’oeil toujours rivé à l’horizon pour être sûr que les rangers ne nous voient pas!

Il est temps maintenant d’aller voir les plus haut geysers du monde, à 5000m. Rien que de se baisser pour prendre les photos est un effort!

Nous finissons la journée sur la « Laguna colorada ». Elle est connue par ce qu’elle change de couleur selon l’heure de la journée, mais aussi (et surtout?) pour ses locataires: une multitude de flamants roses! Etrange, nous avions l’image d’un flamand rose vivant dans des lieux tropicaux et non dans des lacs glacés.

Nous assistons d’ailleurs à un spectacle un peu sordide, les carcasses de certains flamants roses, non préparés pour la rudesse de l’hiver, trainent sur les bords de la lagune. Ce sont principalement les petits qui n’ont pas réussi à s’envoler 😦

Les lamas eux sont par contre en pleine forme!

Le soir arrive, nous partons dormir dans un nouvelle auberge. Cette nuit sera encore plus froide que la première, heureusement l’ambiance, toujours aussi chaleureuse, nous permet de passer outre.
3ème jour
Une fois le ptit dej avalé et la voiture chargée, nous voilà reparti. Tous les matins, les premières heures sont dures car il fait très froid, surtout les pieds qui ont du mal à se réchauffer (merci les filles pour les massages 😛 )
Après quelques heures, nous arrivons nez à nez avec « el arbol de piedra ». Un champ de formation rocheuse, dont la plus incroyable est cet « arbre de pierre ».

Ismael nous conduit ensuite, aux rythmes de nos chansons Françaises entonnées à tue tête, aux 4 prochaines lagunes.

La dernière est elle aussi remplie de magnifiques flamants roses qui pataugent dans le boue.

Petit pique-nique sur place, il faut dire que le cadre est « lindo ».
Quelques vigognes, cousines du lama, vivant en altitude plus élevée et dont la laine est des meilleure qualité.

Après avoir pété une suspension lors d’un passage de rochers compliqué, Ismael nous conduit dans un autre champ de formations rocheuses.
Vous le voyez l’aigle (tête de cochon) vous?

Un petit passage à San Juan, le plus gros village du coin nous permet de déguster des bières faites l’une à base de coca (pas terrible) et l’autre à base de quinoa (meilleure) – le tout devant l’évènement qui rassemble tout le village: la compétition de « fùtbol » des villages alentours. Là, c’est un match féminin et je peux vous dire qu’il y a des supporters!
Nous arrivons finalement à notre dernière auberge pour cette nuit: un magnifique hôtel de sel! Il y a même une douche, avec de l’eau chaude! « Moi d’abord!! »

Après quelques parties de cartes, un bon dîner et une bouteille de vin, bien moins bonne, il est temps d’aller se coucher. Surtout que demain matin c’est le grand jour: lever de soleil sur la salar d’Uyuni.
Jour 4, le salar d’Uyuni
6h00, le réveil sonne. La nuit fût courte, mais réparatrice, tout le monde a mieux dormi, il faut dire que nous sommes redescendus à 3600m et que nous sentons la différence.
6h30, tout est chargé sur notre 4×4, nous sommes prêts à partir à l’assault du salar. Ce qui n’est malheureusement pas le cas de nos 4 voisins anglais de l’hôtel, avec qui nous partageons la cuisinière: leur 4×4 n’est plus là!!
Avez vous vu le 4×4 des rosbeefs?
Leur chauffeur fêtant ses 32 ans la veille s’est permis quelques bières pour fêter ça à l’hôtel de sel. Après quelques unes, un peu « buracho », il réalise que c’est aussi l’anniversaire de son fils, il part donc avec son 4×4 à la recherche d’un signal pour son téléphone portable. Après seulement quelques kilomètres, son 4×4 s’embourbe, à 23h00! Malgré l’aide de notre chauffeur, et d’un autre 4×4, qui s’embourbe lui aussi, le 4×4 ne se dégagera pas à temps pour le départ (très) matinal. HAPPY BIRTHDAY!
Après avoir laissé les pauvres anglais à leur triste sort (sans rancune!), nous filons à toute allure sur du … sel!! Le soleil est encore un peu timide mais il ne va pas tarder à faire son entrée. Ismael arrête la voiture en plein désert, nous étions censés profiter du lever de soleil depuis la « Isla Incahuasi », une île de cactus posée en pleine mer de sel, mais avec le retard de ce matin nous n’y serons pas à temps pour admirer le léver du soleil. Le plan B n’est pas mal non plus: nous 5, en pleine mer de sel, prêts à accueillir le soleil!

Une fois le lever terminé, nous filons vers la fameuse île.

Notre chauffeur notre laisse profiter de l’attraction et pendant ce temps fait demi-tour pour prêter main forte à l’autre 4×4, toujours bloqué!

Après un petit tour dans l’île de cactus, nous prenons notre petit déjeuner qu’Ismael a eut la bonne idée de nous laisser, il est temps de commencer la fameuse série de photos loufoques, que tous les touristes s’empressent de faire.

Finalement notre chauffeur revient, toujours sans l’autre 4×4, mais il semblerait qu’il soit sorti d’affaire. En attendant nous n’avons toujours pas de cuisinière pour notre dernier déjeuner du tour 😦
Nous traversons maintenant une autre partie de cet énorme désert de sel. Selon notre guide, il peut y avoir jusqu’à 15m de sel par endroit. C’est très impressionnant!


Nous arrivons finalement à la sortie du salar d’Uyuni, qui fait parti maintenant du terrain de jeu du Paris-Dakar, les Boliviens semblent en être très fier!

Après un déjeuner rapide dans une cantine de la ville d’Uyuni, payé par notre chauffeur, pour compenser le fait que notre cuisinière soit absente, Ismael nous conduit au cimetière de trains de la ville d’Uyuni, marrant.

Uyuni, la ville
15h00, soit 2h en retard, nous disons au revoir à Ismael et Jean-Charles qui retournent à Tupiza. Nous réservons rapidement un chambre dans un des hôtels de la ville, en compagnie de Kévin et Selma.
Un tour rapide dans la ville nous permet de prendre des renseignement pour le bus du lendemain, et de visiter les alentours. La ville est assez désertique.
Un dernier dîner, puis petit déjeuner avec nos 2 amis et nous voilà de nouveau dans un bus, direction Potosi.
Merci Kévin, Selma, Jean-Charles et Ismael pour ces 4 jours, vous étiez au top!

Photographies par Charles Gerber.
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